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Bosnie : Nouveaux visages

Résumé

Au bord de l’eau entourée de verdure, on retrouve Raphaël dans un décor semblable à la forêt amazonienne. Le bruit des chutes l’entoure. C’est ici, sur la rivière Tara, que Raphaël commence son aventure bosnienne en compagnie de Danilo, un moniteur de rafting. Dans un raft, avec plusieurs amis skippers, Raphaël descend les torrents de la rivière en direction de Foça. Danilo est un expert et connaît cette région par cœur. Il profite des moments calmes de la descente pour montrer à Raphaël des chutes et autres décors naturels le long de la rivière.
Une fois de retour à la base de rafting, Raphaël et Borko prennent la route vers le parc national Sutjeska. Borko tient absolument à lui montrer la forêt vierge, qui n’a pas subi les conséquences de la guerre. Un peu plus loin, ils arrivent enfin à l’endroit préféré de Borko : les chutes Skakavac (sauterelle, en Bosnien). Ces chutes de 75 mètres de haut sont parmi les plus hautes du pays.
Une musique hip-hop résonne dans les rues du quartier moderne de Sarajevo. Ce contraste avec les gratte-ciels froids interpelle Raphaël. Un groupe de jeunes danseurs s’amuse à faire un « dance-off », une confrontation en danse pour montrer leurs nouvelles techniques.
Edis Bilic, l’un des danseurs, veut lui faire découvrir la ville. Edis emmène Raphaël à travers le Sarajevo moderne, il lui montre du doigt l’immeuble où il a vu les chars passer sous sa fenêtre. La guerre, tout le monde l’a vécue, mais il tient à partager sa philosophie… Sa mère lui a appris à aimer les autres, et lui a dit de ne jamais haïr qui que ce soit malgré leur culture ou religion. Plus ils avancent dans la ville, plus l’architecture change. Ils arrivent dans un quartier aux influences austro-hongroises, Ferhadija. Ils empruntent cette rue commerçante qui débouche dans le vieux quartier ottoman de Bascarsija.

A deux pas de là, Raphaël traverse une véritable frontière entre deux mondes, entre l’Orient et l’Occident. Place centrale du quartier et point incontournable, la place Sebilj abrite une fameuse fontaine ottomane. Cette place déborde encore aujourd’hui du son des marteaux des artisans qui s’activent dans leurs boutiques. Edis présente Raphaël à un des artisans qui est en train de confectionner des bijoux en argent.
Pour Edis, c’est l’heure du cevapi, une boulette qui est le snack de tous les habitants de Sarajevo. Edis va jusqu’à dire qu’une fois qu’on goûte un cevapi à Sarajevo, on tombe amoureux de la ville et ne la quitte plus. Il emmène Raphaël dans son endroit fétiche. Ils dégustent les plats sous le son des appels à la prière de la mosquée Gazi Husrev-beg, réputée pour être l’une des plus belles des Balkans. La tradition veut qu’on y boit l’eau de sa fontaine… et comme les boulettes, une fois qu’on y goûte, on se trouve lié a Sarajevo à jamais…

Pour plonger dans l’histoire de Sarajevo pendant la guerre, Raphaël et Edis empruntent un tramway et traversent la ville. En passant par « sniper alley », Edis montre les façades d’immeubles encore criblés de balles. On ressent ici la gravité des événements de 1992. A la sortie de la ville, au terminus du tramway, ils continuent leur route pour enfin arriver à destination : le tunnel Spasa (« le tunnel de l’espoir »). L’accès se fait par le jardin d’une maison typique, dont la façade arbore encore les traces de la guerre. A l’intérieur, un homme accueille Raphaël. Il explique que la famille Kolar a vécu dans cette maison pendant la guerre et l’a transformée en petit musée. Raphaël s’approche de la petite cabane en bois qui abrite le tunnel et avance la tête baissée dans ce couloir sombre sur 25 mètres. Il est difficile de décrire les émotions qu’on ressent dans ce lieu.
Raphaël est en VTT avec Emir, un des fondateurs de « Green Tour », une organisation qui joue la carte de l’écotourisme, qui aide au développement de la population locale. Ils s’éloignent de Sarajevo et empruntent des routes de bergers. Le VTT est un sport souvent pratiqué dans la région. Pendant une pause, Emir lui raconte son histoire. Il est originaire de Banja Luka et a décidé après la guerre de stimuler le tourisme dans son pays, tout en respectant cette nature si peu exploitée. Après un peu de route dans les hauteurs au-dessus de Sarajevo, ils arrivent à Lukomir, petit village de montagne le plus haut et le plus isolé du pays. Emir présente à Raphaël les villageois qui y pratiquent toujours un mode de vie traditionnel.

Raphaël quitte la gare et avance dans la ville de Konjic. Il arrive à un petit pont ; une jeune femme rousse admire la rivière sous leurs pieds : c’est Amela. Ils se saluent et Amela raconte l’histoire de ce pont. Détruit en 1945 par les Allemands, il n’a été reconstruit qu’en 2009. Pour elle, c’est un chef-d’œuvre de l’architecture du XVIIe siècle, et la fierté de la ville. Elle propose ensuite à Raphaël de découvrir un vieux métier bosnien, la sculpture sur bois. Ils traversent la vielle ville ensemble, Amela lui montre les différents lieux de foi. Ici, à Konjic, on peut croiser une mosquée puis une église catholique dans la même rue et se rendre compte que les choses ont beaucoup évolué depuis 1990.

Amela raconte sa rentrée scolaire en 1995, quand les enfants catholiques et musulmans allaient dans des établissements ségrégués. Dans son travail, grâce à son association, elle essaye d’unir les différentes communautés et de développer la ville pour que les jeunes grandissent dans un environnement sain.
Ils arrivent devant un petit bâtiment avec une énorme vitrine. Raphaël distingue des œuvres en bois sculpté. C’est à l’intérieur qu’ils sont accueillis par la famille Niksic. Une entreprise familiale qui confectionne depuis 1937 du mobilier, des souvenirs, des œuvres d’art en bois. On suit le plus ancien des frères Niksic dans l’atelier où les hommes travaillent avec minutie sur différentes commandes. Raphaël demande qu’il lui montre sa technique ancestrale. Dans le showroom, on peut voir des pièces traditionnelles et des pièces ultramodernes, créant un contraste assez symbolique de la Bosnie d’aujourd’hui.

Amela tient absolument à amener Raphaël dans un dernier endroit avant qu’il ne quitte Konjic. Un lieu presque secret, caché dans les montagnes… Elle ne lui donne pas plus de précision. La surprise est totale quand Raphaël se retrouve face à un soldat, qui sera leur hôte pour visiter un lieu qui a été construit en toute discrétion pendant la guerre : le bunker de Tito. Raphaël et Amela suivent le soldat qui leur explique chaque pièce, chaque couloir, jusqu’à la chambre de Tito, où son lit se trouve encore sous emballage. Ils en profitent aussi pour admirer les œuvres d’art contemporain. Les œuvres sont parfois aussi délirantes que le lieu en lui-même…
Raphaël est à Mostar, dans un des lieux les plus visités de la Bosnie-Herzegovine. Perché sur le fameux Stari most (« le vieux pont »), il voit arriver Vladimir Coric. Ce pont, symbole de la ville mais aussi de tout le pays, a été détruit pendant la guerre. Reconstruit en 2004, il est classé au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2005. Tous les mois de juillet, la traditionnelle compétition de sauts du Vieux Pont bat son plein. C’est un rendez-vous incontournable pour les amoureux de Mostar, son pont et sa rivière Neretva. Quelques plongeurs s’entraînent. Raphaël aura peut-être la chance de voir sauter ces figures de Mostar et de se baigner dans l’eau de la Neretva.

Sur la place dite « Spanish Square », on voit un énorme jeu d’échecs. Des enfants jouent, et Raphaël tente de donner des conseils au joueur. La partie se poursuit et Vladimir propose à Raphaël de découvrir un peu la jeunesse mostarienne. Justement, Vladimir tente à travers ses projets au centre Abrasevic de faire de Mostar une référence en médias. Les deux hommes traversent le Mostar authentique, loin de la foule des touristes vers ce centre Abrasevic, lieu de travail de Vladimir et sa sœur Kristina.
La plupart des touristes ne viennent à Mostar que pour voir le Vieux Pont et ignorent le fait que la ville est, même aujourd’hui, partagée entre deux communautés qui se fréquentent très peu. Abrasevic est un des rares endroits en ville où l’on peut croiser des gens de différentes communautés, notamment des jeunes qui y viennent pour discuter et voir des concerts, participer à des lectures de poésies etc. Raphaël y rencontre Kristina et d’autres jeunes des trois communautés. La salle de concert commence à se remplir. Un groupe de musiciens locaux joue de la musique rock.
Raphaël arrive à Trebinje, une ville dans l’extrême sud de la Bosnie-Herzégovine. Dernière étape avant Dubrovnik en Croatie, cette ville est connue pour son climat doux et son architecture méditerranéenne. Raphaël pousse la porte d’une salle de cours. Il a rendez-vous avec Gordana, l’une des fondatrices de l’association « Slow Food Herzégovine », qui prône le retour à la nourriture saine, biologique et locale. Elle vit à Trebinje depuis toujours et enseigne le français et l’anglais dans une ville voisine. C’est après la sortie des cours qu’elle nous emmène découvrir sa deuxième passion : la préservation de l’agriculture bosnienne.
Ensemble, ils prennent la route vers le sud et s’arrêtent dans un village nommé Petrovo poljé. C’est ici que Slow Food produit du miel et du vin, mais aussi une sorte de haricot local connu sous le nom de poljak. On fait la rencontre de Jovo, un des producteurs pionniers ; il est très fier de ses vignes et fait goûter quelques raisins à Raphaël.

C’est plus au sud, au monastère de Saint-Paul et Saint-Pierre, qu’on découvre une humble bâtisse entourée de vignes. Gordana explique à Raphaël que pendant la guerre, sa famille a failli perdre ses vignes, mais que grâce à des voisins qui sont restés dans la région, ils ont réussi à entretenir quelques pieds en taillant les branches mortes. Aujourd’hui, le vin est abondant dans la région et Gordana en est très fière. Ils admirent le paysage en profitant d’un coucher de soleil aux couleurs rosées.

Raphaël est toujours en compagnie de Gordana. Ils ont pu trouver des produits Slow Food et ont rassemblé le nécessaire pour concocter un festin pour les sublimer. C’est dans la maison familiale d’amis de Gordana, à Sedlari, qu’ils s’installent pour préparer le repas avec sa mère et son frère. Toute la famille aide à nettoyer les légumes et mettre les plats à cuire. Gordana a invité les producteurs que Raphaël a rencontrés, ainsi que Slodoban, un des fondateurs de Slow Food. Autour d’une table, ils dégustent les différents produits, notamment le délicieux vin des vignes de Gordana. Le repas se termine dans une ambiance festive et chaleureuse, dans un paysage romantique, sous le soleil du sud de la Bosnie.

L’équipe d’échappées belles bosnie


Animateur :
Raphaël DE CASABIANCA

Réalisateur : Vincent CHAFFARD

Ingénieur du son : Régis MULLER

JRI : Virginie BERDA

Assistante : Sladjana PERKOVIC

Assistante de rédaction : Fanny OLHATS