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Côte d’Émeraude

Résumé

Sophie est à la Pointe du grouin, où elle retrouve Robert, amoureux de Cancale. Du haut du sémaphore, d’où les réservistes de la marine nationale se portent bénévoles opèrent chaque été pour surveiller les bateaux au large, la vue y est époustouflante : la côte sauvage se dévoile jusqu’au Mont-Saint-Michel à l’est et au cap Fréhel à l’ouest.

Robert ne manque pas d’anecdotes sur l’histoire du petit port de pêche, très actif dans le passé des Terre Neuvas. Il lui propose de lui faire découvrir Cancale et descendent tous deux vers le port de la Houle, par le sentier des Douaniers.

Ils rejoignent François-Joseph Pichot qui s’apprête à aller relever les huîtres sur son parc. François-Joseph a repris l’exploitation familiale en 2003 avec son beau frère et son petit frère.

Quand la marée est suffisamment basse, elle découvre les parcs, et c’est un nouveau monde qui fait surface : les tables sur lesquelles les « jardiniers » peuvent désormais venir travailler.

Sophie met la main à la pâte : François-Joseph lui montre comment fourcher les huîtres élevées au sol – méthode qui a tendance à disparaître de nos jours – mais également comment relever celles élevées sur tables.

De retour à terre, et une bourriche d’huîtres sous le bras, Robert et Sophie se rendent dans les locaux de l’association pour laquelle Robert œuvre, et qui entretient pendant l’hiver la bisquine Cancalaise. Tous les jeudis, les bénévoles se réunissent pour réaliser quelques travaux d’entretien et surtout prendre le temps de déjeuner ensemble.

Sophie a rendez-vous Cale de Mordreux chez Jacques Terrière. Jacques l’accueille dans son ancienne maison d’armateurs du 17ème . Dans sa charmante cuisine, au coin du feu de cheminée, Jacques livre les secrets de sa demeure habitée par de nombreuses personnalités. Il raconte à Sophie des histoires de corsaires et d’armateurs, le genre d’histoires qui ont bercé l’enfance de Jacques.

Ils proposent ensuite à Sophie de se rendre à Saint-Malo et de lui faire découvrir la cité corsaire. Au départ de chez lui, ils embarquent dans des doris, de petits bateaux traditionnels pour remonter la Rance de cale en cale, jusqu’à la tour Solidor à l’entrée de la cité, comme Jacques a l’habitude de le faire avec ses amis marins.

Une fois dans la cité corsaire, Sophie et Jacques voient le château de Saint-Malo, son grand donjon. Il entraîne Sophie jusqu’à la « plaque de l’enchanteur » sur laquelle on peut voir un bas relief de Chateaubriand (il a également un manuscrit du célèbre écrivain malouin).

Sur les remparts de la cité, ils achèvent leur visite devant la statue de Jacques Cartier qui pointe le Canada et le grand Bé (tombeau de Châteaubriand). Les grands explorateurs ont marqué la cité de façon indélébile.

Sophie est toujours à Saint-Malo et rejoint Servane Escoffier, une passionnée de voile qui a construit son propre chantier naval MayDayBoat spécialisé dans la construction et la réparation de bateaux en bois ; l’entreprise emploie actuellement 7 personnes. Elle dirige cette entreprise aux côtés de son père et de son mari. Dans cet endroit, elle peut vivre de sa passion et garde secrètement son bateau de course pour la route du Rhum 2014. Un bateau de 22m50 et de 11 tonnes alors qu’elle, ne mesure qu’1m52 et 64 kg. Devant ce bijou du nautisme Servane raconte tout son parcours à Sophie.

Le lendemain matin, rendez-vous pour un petit déjeuner avant la course. L’occasion pour Servane et Sophie de partager un moment ensemble avant de démarrer la compétition. Autour d’un café Servane explique à Sophie en quoi cette régate va consister et ce qu’elle va devoir faire à bord. Puis, direction le ponton et les bateaux où elles retrouvent les 7 marins aux coté desquels elles vont naviguer, c’est le moment des préparatifs et de la mise en condition.

Une fois à bord, la régate commence, ils sont huit. Sophie participe à ce parcours côtier le long de la baie de Saint-Malo sous les conseils de Servane. En compagnie de cette sanguine tombée dans la marmite bleue étant petite, la régate promet de swinguer à chaque changement de bord.

Sophie rejoint Alain-Etienne et quelques-uns de ses amis bénévoles sur le quai de Saint-Malo. Aujourd’hui, ils ont prévu de transporter des matériaux de construction jusqu’au fort du petit Bé, à quelques centaines de mètres des remparts. Ces matériaux (bois, sable, etc.) serviront à poursuivre les travaux entrepris par Alain Étienne depuis 2000.

Toute la petite troupe embarque sur le bateau original d’Alain Étienne, capable d’accoster à proximité des moindres rochers de la baie de Saint-Malo. Sophie découvre Saint-Malo sous un autre angle, vue de la mer, une véritable forteresse. Ilots et forts composent le paysage. Tout le monde ici vit au rythme des marées, Alain Étienne le premier. Ils arrivent au petit Bé et le déchargement commence.

Alain Étienne l’entraîne ensuite dans les dédales du fort pour un tour du propriétaire, en passant par le carré des officiers, la cuisine ou encore la réserve de vivres. Tout ici a été reproduit comme à l’époque avec des matériaux de la région.

Pour clore cette journée de travail, Alain-Etienne propose un feu de cheminée, dans l’une des 9 cheminées dont dispose le fort. Tous se rejoignent autour du feu, agréable en cette période hivernale, le temps de partager une boisson chaude. Alain Étienne lui fait part de son amour pour ce fort où pour lui toutes les saisons sont dignes d’intérêt pour venir y passer un moment. Et il le prête volontiers pour des réceptions à quiconque y a apporté un peu de son aide.

Alain-Étienne et Sophie quittent la baie de Saint-Malo et se dirigent vers Dinard, cousine de Saint-Malo et séparée par la Rance, à seulement quelques minutes de bateau. Alain-Étienne y réside à l’année et se déplace en bateau dès qu’il le peut.

Il raconte à Sophie les petites guerres qui opposent les deux cités : Dinard la bourgeoise et Saint-Malo la commerçante. Ils longent le littoral d’où l’on peut déjà apercevoir les riches demeures Belle Epoque à flanc de falaises.

Alain-Étienne accoste à proximité de la promenade du clair de lune et entraîne Sophie à la découverte de sa ville. Station balnéaire bouillonnante l’été, Dinard arbore un autre visage hors saison, plus calme mais très attachant. Il lui raconte brièvement les origines britanniques de la ville. On trouve encore un magasin d’antiquités anglaises, un café anglais et quelques anglophones qui ont élu domicile à Dinard.

Alain-Étienne propose à Sophie d’assister à la messe en anglais, en ce jour des cendres, dans la très belle église anglicane de Saint Bartholomew. C’est le père Gareth Randall qui officie et après la messe tous les paroissiens se retrouvent autour d’un « tea » servi à l’anglaise et de scones. Sophie et Alain-Etienne se joignent à eux et évoquent le passé anglais de la station.

Balcons, bow-windows, fenêtres à guillotine, fleurs en fonte ou jeux de céramique, les villas dinardaises surplombant la baie ont forgé l’identité de la première station balnéaire de France.

Construites pour la plupart entre 1870 et 1914 par de riches propriétaires anglais, français, russes ou américains, ces 407 villas sont classées depuis 1996. Impossible de les démolir ou d’en modifier l’architecture sans l’aval des autorités.

En compagnie de l’agent immobilier Christophe Martin, nous pénétrons dans quelques-unes de ces villas de prestige, mises en vente à plusieurs millions d’euros.

Récemment, il a vendu la célèbre Villa Bric à Brac à un entrepreneur dinardais. Cette maison, bien connue des Dinardais, est l’ancien aquarium de la ville. C’est ici que le professeur Charcot a préparé les voyages du Pourquoi Pas ? vers le Pôle.

À quelques centaines de mètres de là, un nouveau propriétaire nous fait visiter sa maison. Il est tombé amoureux de sa villa dès sa première visite, dès qu’il a mis les pieds sur sa terrasse… Il vient de rénover sa villa dans un esprit contemporain, tout en respectant l’histoire des lieux et sa décoration Art Déco.

Marc Benoist, lui, a hérité de la Villa Reine Hortense. Ces parents l’ont transformé en hôtel il y a déjà près de 60 ans. Construite par un prince russe en 1900, cette magnifique demeure est restée telle quelle et propose à ces clients une vue à couper le souffle sur la mer, un parquet 1900… et une baignoire en argent ayant appartenu à Hortense de Beauharnais, mère de Napoléon III.

Actuellement fermé, l’établissement se refait une beauté avant la haute saison. Marc Benoist passe ainsi le plus clair de son temps à peindre et repeindre sa belle Villa…

Fort heureusement, les villas de Dinard ne sont pas toutes réservées aux riches propriétaires ou aux touristes fortunés. En 2007, le propriétaire de la Villa des Roches Brunes a légué son bijou à la ville de Dinard. Après de mois de restauration, le bâtiment est désormais ouvert à tous. Il accueille régulièrement des expositions d’art contemporain.

Sophie arrive dans le petit village de Saint-Briac-sur-mer, station balnéaire familiale et à taille humaine, et se rend chez Hubert. Il l’accueille et lui fait découvrir son lieu de travail : un atelier qu’il a fait construire sur pilotis à quelques centaines de mètres de la mer. C’est ici qu’il trouve l’inspiration pour mettre en couleur son imaginaire et illustrer les livres pour enfants sur lesquels il travaille.

Mais Hubert, amoureux de la région, s’est également mis à la pratique du cheval il y a quelques années et adore parcourir l’estran de la baie de Lancieux à ses heures perdues. Il propose à Sophie de l’accompagner dans une de ses grandes balades. Cela tombe bien, car en période de grande marée, la baie est entièrement accessible jusqu’à Saint-Jacut et l’archipel des Ebihens. Hubert prend soin de ne pas oublier panier, râteau, et épuisettes au cas où ils auraient la possibilité de pratiquer un peu de pêche à pied.

Ils sellent les chevaux et partent à la découverte du littoral. Ils débutent leur promenade par la traversée du village de Saint-Briac et s’engagent dans la baie via le petit port de pêche.

Après un galop dans la baie pour se rendre jusqu’à l’île de Ebihens, Hubert sort ses accessoires de pêche et invite Sophie à ramasser avec lui quelques étrilles et coquilles, tout en respectant évidemment les tailles minimales. Avec un peu de chance, ils tomberont peut-être même sur un homard.

Sophie arrive sur le petit port d’Erquy en méhari et profite de la vue qui s’offre à elle. Elle se rend ensuite à la villa Nazado pour y déposer ses valises et faire connaissance avec les propriétaires, Valérie et Hugues qui se sont installés à Erquy en 2005.

Le lendemain matin, à 6h, Sophie est prête pour une journée avec les travailleurs de la mer. Elle rejoint Richard Gaudu et ses matelots sur le port en pleine préparation du bateau « l’Arc en ciel ». Ils font connaissance et une fois les dernières vérifications effectuées, l’Arc en ciel largue les amarres. C’est parti pour une heure de navigation jusqu’au gisement autorisé.

Pendant la navigation, Sophie, membre à part entière de l’équipage, participe aux tâches quotidiennes du bateau. Arrivés sur le site, les matelots déploient rapidement la drague. Ils n’auront que 45 minutes sur place pour pêcher le butin de la journée.

Sophie observe les matelots remonter les coquilles tout juste draguées. Richard doit maintenant mettre son bateau dans une zone autorisée pour le tri des coquilles : l’équivalent d’une « deuxième pêche ». Sophie participe au tri avec l’équipage.

De retour au port, les matelots déchargent la pêche du jour qui sera vendue 1h30 plus tard à la criée d’Erquy. Ce sont les seuls coquillages vendus l’après-midi, toutes les autres ventes de poissons s’effectuant le matin à 5h30. Sophie suit Richard à l’intérieur de la criée. Dans la salle des ventes, il lui présente le crieur, celui chargé de la vente des poissons et des coquilles Saint-Jacques. Mais Richard doit repartir en mer pour sa deuxième pêche de la journée.

Sophie le remercie pour cette expérience et reprend la route vers le cap Fréhel. Arrivée au phare, elle marque un arrêt devant ce paysage sauvage : par temps dégagé on peut apercevoir la pointe du grouin à Cancale, où Sophie a commencé son voyage.

Elle se rend dans la petite salle de réunion aux allures marines, au rez-de-chaussée avant de gravir les 160 marches qui la mèneront jusqu’au sommet du phare.

L’ÉQUIPE d’ÉCHAPPÉES BELLES CÔTE D’ÉMERAUDE


Animatrice :
Sophie JOVILLARD

Réalisateur : Olivier CORRE

Ingénieur du son : Émile ROUET

JRI : Jérôme PLAN
          Ivan FROHBERG

Assistants : Jonathan MARTIN
                      Julien ROUSSEL

Assistante de rédaction : Anna NDIAYE