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Ouest Américain: A la poursuite de mes rêves

Le réalisateur Mathieu DESPIAU, connaît bien les Etats-Unis, il s’y est rendu une dizaine de fois, pour des tournages de documentaires et de magazines. Jamais il n’avait mis les pieds dans l’ouest américain, cette terre mythique, chargée d’histoires et de légendes.

Il a choisi d’y partir pour y réaliser « son rêve américain ». Pendant un mois, sur 6000 kilomètres, il a arpenté le Nouveau-Mexique, l’Arizona, le Nevada et l’Utah. Il a pris la route, rencontré des cow-boys, des Indiens, des aventuriers et des explorateurs…en se posant sans cesse, cette question : « dans cette terre des possibles, existe-t-il encore des rêves inaccessibles ? ».

Le réalisateur a ramené un sublime voyage, fait de belles rencontres, et de découvertes étonnantes… Il a pris le temps de vivre et de filmer de longs moments, dans les ranchs, et au cœur des canyons. Il nous fait découvrir à travers un regard neuf, les célèbres paysages de Monument Valley, du Grand Canyon, et du Lake Powell, les déserts de l’Arizona et de l’Utah. Ce voyage digne des plus beaux road trip se termine en apothéose…! Prenons le temps, prenons la route, cette longue ligne droite de l’ouest et allons réaliser nos rêves !

Le mot du réalisateur :
« Chaque fois que je rentre des Etats-Unis, je suis étonné par l’enthousiasme débordant des Américains, par leurs envies de repousser les limites, par leurs besoins d’aller toujours plus loin, toujours plus haut.
J’ai eu envie de prendre la route de l’ouest américain ce chemin emprunté au XIXe par les pionniers avides de fortune, de terres et de liberté.

J’ai grandi avec les films, la musique, la littérature, les séries américaines, qui portent perpétuellement un idéal, celui du « rêve américain ». Chargé d’images, de rêves et d’envies, j’a eu envie de voir, si je pouvais moi aussi réaliser mon rêve américain : connaître la solitude des grands espaces, faire fortune, découvrir des lieux inexplorés…atteindre l’impossible !

Après un mois de voyage, 6000 kilomètres, quatre Etats traversés, du vent, de la poussière, de la neige, et du soleil, j’ai réalisé mon rêve américain ! J’ai découvert des paysages sublimes, j’ai ressenti le frisson des espaces vierges, j’ai fait des rencontres inoubliables et j’ai eu l’impression de mettre le pied sur d’autres planètes…Je crois que j’ai touché du doigt le rêve des pionniers.

Parmi les rencontres qui m’ont marquées, il y a cette famille de cow boys, les Schwenesen, que l’on découvre au début du film. Des gens très cultivés : le fils a fait Harvard, le père était ingénieur en agronomie. Ils ont tout quitté, se sont retirés loin du monde pour élever des troupeaux et profiter des grands espaces. J’ai passé là-bas un moment fabuleux, durant trois jours, avec une famille d’une générosité étonnante ! Pour nos téléspectateurs, il faut savoir que le ranch peut accueillir des visiteurs. La famille Schwenesen ouvre ses portes, à une condition : savoir monter à cheval, pour vivre et travailler au rythme des troupeaux. Le ranch s’appelle Cold Creek Ranch dans l’Arizona.

J’ai aussi été marqué par ma rencontre avec Elias Buttler, le photographe avec qui j’ai survolé le Grand Canyon. Un homme humble, discret et érudit. Il a étudié la géologie à l’Université puis s’est passionné pour l’histoire de l’ouest américain. Il sillonne plusieurs fois dans l’année, les parcs mythiques de l’ouest. Elias, quand il a du temps, s’enfonce dans les canyons et campe, à la recherche de recoins inexplorés. Il a d’ailleurs écrit un livre, « Grand Obsession », malheureusement non traduit en Français, sur Harvey Butchart, un professeur de maths, aventurier un peu fou. Au milieu du XXe siècle, Harvey Butchart explora le Grand Canyon comme personne avant lui. Sur plusieurs années, il passa 1000 jours au cœur du collose de pierre et marcha près de 19 000 kilomètres entre les crevasses et les pythons rocheux.

J’ai découvert au cours de mon voyage que cet Ouest, que l’on croit tous connaître regorge encore de trésors et de lieux inexplorés. Tout reste possible dans cette terre de légende !

Enfin petite anecdote sur la fin du voyage : la planète Mars. Perdu dans le désert de l’Utah, j’ai rencontré des chercheurs qui simulent la vie sur la planète rouge. A tourner, ce fût l’une des séquences les plus marquantes du film. Pour trouver la station Mars, il m’a fallu suivre un plan assez précis, je n’avais aucun moyen de rentrer en contact avec les chercheurs qui s’étaient coupé du monde quelques jours avant mon arrivée. Je me suis un peu perdu dans le désert, puis après une heure à suivre ce plan détaillé, je suis tombé sur la station. J’ai eu l’impression d’arriver sur une autre planète…ou dans un film hollywoodien, loin de notre planète Terre. J’ai vécu pendant une journée à leur rythme. Là-bas l’eau est rationnée, ils mangent de la nourriture lyophilisée, dorment dans de minuscules capsules, et sortent visiter la planète Mars une fois par jour pendant deux heures ! »

Les conseils musicaux et cinématographiques du réalisateur :

La BO du road trip :
- Don Edwards, album Last of the Troubadours : Un chanteur de country, célèbre originaire du  New Jersey. De belles chansons de cow boy. On y parle de chevaux, de lassos et de troupeaux. On en retrouve un petit extrait dans la séquence sur le ranch.

- The Wood Brother, album La Muse : un trio Folk, groove. De très belles chansons, guitare, contrebasse, batterie. Une voix claire, moderne et beaucoup de virtuosité ! J’adore !

- Pearl Jam, album No code. Le groupe de rock de Seattle qui a bercé mon adolescence. Cet album sorti en 1996, est plus léger avec quelques intonations folks et de l’harmonica. Idéal pour se mettre au volant de sa voiture, le volume à fond, destination l’inconnu ! Eddie Vedder, le chanteur écrira vingt ans plus tard la célèbre BO du film Into the Wild.

Références cinématographiques :

- Into The Wild, de Sean Penn. Un film mythique sorti en 2007. La fuite d’un jeune homme interprété par Emile Hirsh, qui quitte tout pour aller suivre son idéal de solitude. Un magnifique voyage au cœur de l’Amérique. Parfait pour toucher du doigt la beauté des grands espaces, du Colorado, du Dakota, de l’Alaska, et pour se perdre loin du monde.

- Thelma et Louise, de Ridley Scott avec Susan Sarandon et Geena Davis… Un road trip dramatique de deux jeunes femmes, dont l’escapade d’un week end se transforme en cavale à travers l’Amérique. La route toujours comme fil conducteur et les décors de l’ouest, dont ceux de l’Utah où j’ai tourné les dernières séquences de me route !

- Casino, de Martin Scorsese. Une plongée avec Robert de Niro et Sharon Stone, dans le Vegas délirant des années 70. Un film extraordinaire, une saga sur la mafia de Chicago qui contrôlait une partie des casinos de la ville. Idéal pour redécouvrir cette cité du vice, à travers le regard du maître Scorcese !

 

 

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